Nos mains

Ah ! Le langage des mains !

J’ai récemment fait l’expérience de poser pour une photo, en vue d’illustrer un article pour le journal local… et je n’arrêtais pas de triturer mes mains, signe évident de mon stress du moment. Combien de gestes inconscients avons-nous ? Pianoter du bout des doigts sur la table ou sur la cuisse, nous frotter, nous tordre les mains (ou seulement certains doigts), faire craquer nos articulation, nous lisser les cheveux, nous toucher le menton, les lèvres, le bras ou la cuisse. Autant de gestes que nous faisons machinalement. Même lorsque nous essayons de nous détendre ou de méditer, nos mains ont la bougeotte : un chatouillis, une démangeaison et les voilà parties pour tenter de nous soulager.

Nos mains sont actives, occupées tout au long de la journée ou sur le qui-vive, prêtes à entrer en action. Elles se tendent, se crispent, s’agitent à la moindre tension intérieure. Détendre nos mains nous permet de nous détendre plus globalement, d’apaiser notre esprit.

Nos mains sont sensibles

Saviez-vous que les bouts de nos doigts comptent environ 200 points sensibles au toucher par cm² ? Nos mains nous permettent d’appréhender très finement notre environnement. À la naissance, le toucher est le seul sens pleinement développé. Il reste très important tout au long de notre vie. Du nourrisson à la personne âgée, le toucher active la bonne humeur, chasse la tristesse, relance la joie de vivre, et construit ou restaure la sécurité de base… que l’on touche ou soit touché. « Les humains ne peuvent survivre sans le toucher, c’est un besoin fondamental » explique lanthropologue Ashley Montagu, dans son livre La peau et le toucher, un premier langage.

Les mains sont là pour protéger, non pour frapper.

Oui, mais comment ? Que nous le voulions ou non, le toucher constitue un langage à lui seul, et entrer en relation par le toucher n’est pas toujours facile : comme dans toute approche relationnelle, nous pouvons choisir notre style et proposer un contact plus ou moins directif. Nos mains sont là pour guider, accompagner, soutenir, faire prendre conscience des limites de notre corps. Il s’agit de communiquer, pour montrer à l’autre qu’il est aimé, accueilli et respecté pour ce qu’il est. Dans la mesure où il ne soumet pas, le toucher « nourrit » et aide à installer un lien de proximité entre les personnes, et notamment entre parents et enfants (quels que soient leurs âges).

Propositions aller plus loin

Prenez le temps de détendre vos mains.

Plusieurs fois par jour, laissez-les se reposer, immobiles sur vos genoux, sur la table ou là où elles sont. Portez votre attention sur les sensations qu’elles vous procurent quand elles sont tranquilles, immobiles, enfin au repos.

Observez les sensations qu’elles vous procurent

Lorsqu’elles explorent différentes surfaces (vêtement, fauteuil, ustensiles, etc.), lorsqu’elles se déplacent dans l’air, lorsque vous touchez une personne ou lorsque vous vous touchez-vous même. Prenez conscience de vos gestes automatiques, et poursuivez-les en conscience, attentifs aux sensations subtiles.

Massez vos mains

Ou faites-les masser par vos proches. Osez demander et expérimenter différentes formes de massage du plus énergique au plus doux, du plus subtile au plus enveloppant. Observez et laissez-vous sentir les sensations que cela vous procure en fonction de l’endroit où vous êtres touché, de la manière dont vous êtes touché.

Transmettez cette détente

Osez toucher vos enfants, vos proches. Accueillez vos sensations autant que leurs réactions. Que ce soit un contact court, par exemple se serrer la main ou s’embrasser pour se dire bonjour, ou un contact plus long comme un massage, un câlin ou l’accueil de pleurs, affinez vos perceptions : le contact est-il suffisant, satisfaisant pour l’autre, ou au contraire déplaisant ? Accueillez la personne que vous touchez, laissez-vous guider par vos sensations et ses réactions.

Edith Fortin Muet

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